" class="nom-site">
">Accueil du site > Hacked By Kirikou > Talents d’Ivoire

Romaric : un destin "à l’académicienne" ?

vendredi 21 septembre 2007 par NzimaBoy

"Les Eléphants ont gagné en maturité [...] Si cette génération ne remporte pas cette CAN, ce serait une catastrophe, un gâchis énorme". C’est un homme plus que jamais lucide qui s’exprime. Un homme pleinement conscient des challenges qui attendent le football ivoirien dans les années à venir. Même s’il affirmera que rien n’a changé en lui, on sent que Romaric Ndri Koffi a franchi un cap. Romaric a changé, c’est visible dans se propos. Ou du moins, s’il n’a pas changé en tant qu’homme, le joueur lui a changé. Il nous en fait la démonstration chaque week-end, depuis cet été.

A 24 ans, l’ancien cannonier - au pied gauche magique - des Mimos et du KSK Beveren est à créditer d’un comportement exemplaire dans la Sarthe ; ce qui lui a valu le brassard - et la dose confiance correspondante - des mains de Rudy Garcia, remplaçant de Frédéric Hantz parti entraner le FC Sochaux. Une nouvelle étape dans la jeune carrière du "grand blond". Pourtant, si de nombreux signes laissaient augurer d’une éclosion future, la promotion de Romaric au statut de capitaine n’avait rien de prévisible. En effet, ses performances sur le rectangle vert ne laissaient plus aucun observateur indifférent ; il a d’ailleurs été, assez logiquement, élu "Meilleur joueur du Mans" par les supporters en 2006/07. Néanmoins, beaucoup voyaient ses écarts extra-sportifs (excès de vitesse, absence aux séances d’entrainement) et son engagement parfois jugé rugueux lui barrer les portes du capitanat. Ainsi, aux yeux des supporters manceaux, Marko Basa, le défenseur serbe (et indiscutable titulaire) devait hériter du brassard.

Il semble toutefois que Garcia soit passé outre le passé tumultueux de l’international, vu le role qu’il lui a confié cette saison. Son talent et son abnégation sur le terrain ont pesé plus lourd que le manque d’exemplarité et la nervosité dont il avait pu faire preuve précédemment. Choisi comme "chef de file" et positionné en deuxième n°6 avec Mathieu Coutadeur, comme l’avait fait Hantz avant de s’en aller ; Romaric est clairement devenu le coeur de l’équipe mancelle, qui, avec des membres aussi inspirés que Sessegnon ou De Melo, pourrait bien faire trembler les grosses écuries cette saison. L’Ivoirien compte huit titularisations sur... huit possibles ; il est jusqu’ici noté "Meilleur joueur du Mans" par France Football et, tout simplement, "Meilleur milieu de Ligue 1" par l’Equipe. Romaric évolue à un poste qu’il affectionne et cela se sent. Ne le testez pas sur sa constance pour le moment, le garçon a des arguments.

C’est d’ailleurs à ce poste de récupérateur que le n°11 du Mans a évolué en sélection Espoir et un peu en Senior, meme s’il avait principalement évolué au poste de milieu offensif gauche à l’ASEC et à Beveren. Il explique d’ailleurs dans un interview donnée après Gabon-CIV que la Coupe du Monde lui a permis de gagner en expérience et en professionalisme. Le travail défensif qu’il a à abattre cette saison dans l’entre-jeu manceau est extremement exigeant sur le plan de l’endurance notamment. On peut en déduire que l’époque d’un Romaric mis au vert en raison d’un léger surpoids parait révolue.

Si Romaric a depuis longtemps un niveau technique satisfaisant pour évoluer en France, c’est au niveau de la rigueur, sur la pelouse comme en-dehors, qu’il a du travailler. Les championnats européens sont exigeants sur ce plan et la France certainement plus que la Belgique. A la formation technique que lui a apportée Jean-Marc Guillou, Hantz a su ajouter une "formation humaine", comme l’explique le joueur lui-meme. Et les résultats sont probants. De plus année, depuis cette année, le joueur a également un role de "grand frère" vis-à-vis de ses jeunes compatriotes Gervinho et Freddy Drogba, à qui il "prodigue des conseils". Cette nouvelle attitude aux aspects multiples, Romaric s’en justifie calmement : "Quand vous avez des responsabilités, il faut les assumer au mieux".

Au sujet de la campagne ghanéenne à venir, Ndri, ne passe pas par quatre chemins : "Nous devons matérialiser nos énormes progrès en ramenant la Coupe à Abidjan". Des propos qui ne peuvent que plaire aux supporters et observateurs ivoiriens qui ne veulent pas voir une pareille génération raccrocher les crampons sans avoir décorché le trophée continental. Espérons que les acteurs (FIF, staff technique, DTN,...) seront attentifs à ce "cri du coeur".

Le profil de ce Ndri nous est finalement assez familier : une formation académicienne, un engagement irréprochable, une grande assurance et le regard tourné vers l’avenir. Le voie semble toute tracée mais la route est périlleuse, chaque joueur talentueux jouant souvent sa carrière sur le choix d’un club, celui qui lui permettra d’atteindre le sommet. Comme les frères Touré, Eboué ou Salomon Kalou, Romaric aura peut être à faire ce choix à la prochaine trêve. On peut d’ores-et-déjà pronostiquer que de potentiels acheteurs auront rejoint Paris, Monaco et Bordeaux sur la piste "Romaric".

En tous les cas, un seul souhait Monsieur l’académicien : amusez-vous... mais sur le terrain, pour notre plus grand plaisir.

Par NzimaBoy pour l’ASECI


Répondre à cet article

Forum