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CAN 2008 : Côte d’Ivoire, gare à l’excès de confiance
"Les Eléphants sont trop gros !", criaient quelques supporteurs ivoiriens venus réchauffer le stade de Melun où se jouait le match. Ils sous-entendaient que les hommes d’Ulrich Stielike souffrent d’un excès de confiance dû à la montée en puissance des trois dernières années (finaliste de la CAN-2006, participation à son premier Mondial et explosion de Drogba).
Le sélectionneur allemand des Eléphants tient à dégonfler les têtes : "Un résultat comme aujourd’hui doit ouvrir les yeux au public, à tout le monde : en Afrique, il n’y a pas seulement la Côte d’Ivoire ou le Ghana (hôte de la CAN du 20 janvier au 10 février) ou le Nigeria, il y a aussi d’autres équipes", a-t-il déclaré à l’AFP.
Ses joueurs, moroses, ont bien vite regagné leur autocar sans s’attarder auprès de la presse. Ils n’ont plus gagné depuis un 5-0 infligé à Madagascar le 3 juin à Bouaké, contre un adversaire qui n’est pas du calibre de la Côte d’Ivoire, au statut naissant de grande puissance continentale.
"Bien-sûr que le résultat nous inquiète, insiste Stielike. C’est notre deuxième défaite, on a pris 3-2 en Autriche (le 17 octobre à Innsbrück), aujourd’hui (samedi) 2-1, ça veut dire qu’on encaisse cinq buts en deux matches, c’est beaucoup. On est inquiet, logiquement".
Et la grosse faute de main du gardien Boubacar "Copa" Barry sur le second but angolais ne va pas rassurer une défense déjà fébrile.
Drogba, un recours trop évident
Plus grave pour le cornac de la Côte d’Ivoire, le jeu offensif de son équipe semble également en crise. Une crise relative, puisque ses hommes ont néanmoins marqué quatre buts lors de leurs quatre derniers matches (0-0 contre l’Egypte à Paris en août et au Gabon en septembre), mais visible.
Drogba, devenu à Chelsea un des meilleurs attaquants du monde, semble trop évidemment le recours de ses coéquipiers, qui jouent parfois contre-nature. Contre l’Angola, Baky Koné, en pleine forme avec Nice (Ligue 1), a souvent fait une passe à son capitaine au bout d’un seul dribble alors qu’il porte beaucoup plus le ballon en club.
Drogba lui-même a trop souvent tenté seul de sauver les Eléphants, jusqu’à essayer d’éliminer trois défenseurs dans la surface.
La charge du dernier quart d’heure aurait mérité meilleur sort, mais les Ivoiriens doivent d’abord réussir leurs entames, insiste "Uli" Stielike. "On a eu de la peine à entrer dans le match dans les 20 premières minutes. On a été surpris par le premier but et après les choses se sont compliquées", dit-il.
Il refuse cependant de céder au catastrophisme : "Je suis très content de la réaction qu’on a eue à la mi-temps, parce qu’en principe, après la première période, le match était perdu à 0-2, mais malgré ça les joueurs n’ont pas baissé la tête, ont essayé, et je pense qu’avec un peu de chance on aurait pu égaliser". Avec un peu d’adresse aussi.