L’entraîneur peut changer, l’effectif connaître de profondes retouches et le système tactique passer du 4-4-3 au 4-4-2, Lyon garde sa soif de titres intacte. C’est bien là le message que les sextuples champions de France ont envoyé samedi, dans la moiteur d’une chaude fin d’après-midi lyonnaise, à tous ses détracteurs, à tous ceux qui, tout au long de cette intersaison si mouvementée sur les bords du Rhône, décrétaient déjà la chute de la maison OL. En venant à bout d’une équipe de Sochaux, qui n’avait rien d’un faire-valoir, et en ajoutant à leur palmarès un sixième Trophée des Champions, les hommes du président Aulas ont confirmé tant par leur état d’esprit que par le contenu de leur performance qu’il faudrait bien évidemment toujours compter avec eux cette saison.
A une semaine du coup d’envoi de la saison de Ligue 1, Lyon a déjà emmagasiné deux nouveaux trophées sa vitrine (avec la Peace Cup) et surtout avec une belle dose de confiance. Car la manière a également de quoi convaincre, à l’image du très bon niveau de jeu démontré notamment au cours d’une première période où, face à des Sochaliens à la hauteur de l’événement, les hommes d’Alain Perrin ont brillé par leurs enchaînements, à l’image d’un duo Benzema-Govou en plein boom ou d’un Kader Keita dont l’intégration laisse à penser qu’il fait déjà partie des meubles. Des recrues déjà à la hauteur comme le confirmera l’entrée en jeu, même tardive, de Fabio Grosso en fin de match.
Keita est déjà partout
Karim Benzema, bien décidé à débuter en fanfare sa saison et d’ailleurs déjà très à son avantage lors de la Peace Cup, est le premier à se mettre en évidence suite à une excellente déviation de la tête de l’ex-Lillois Kader Keita. A la réception, l’international tricolore ne se pose pas de questions et fusille la cage de Teddy Richert tout heureux de voir le missile ne faire que frôler sa barre transversale (2e). Lyon est bien entré dans son match et Cris, en bon capitaine, montre lui aussi la voie en venant placer un très bon coup de tête sur coup-franc (5e). La défense sochalienne a des absences inquiétantes et l’OL ne se laisse pas prier pour en profiter. Keita, encore à la manoeuvre, alerte Sidney Govou, oublié par Pichot et dont la tête plongeante met Richert à l’ouvrage (8e). Les occasions s’accumulent et c’est Kallström qui d’une bonne frappe sollicite à son tour le portier doubiste contraint de s’y reprendre à deux fois pour contrôler la balle (11e).
L’ouverture du score pour les visiteurs n’en est que plus surprenante. Après un premier cafouillage dans la surface de Grégory Coupet, une ouverture de Badara Séné suffit à mettre à mal la défense lyonnais et à trouver seul dans son dos le Slovène Valder Birsa qui, face au gardien de l’équipe de France, fait preuve d’un beau sang froid pour ouvrir la marque d’une pichenette (0-1, 14e). Sacré coup de froid sur un stade de Gerland pourtant copieusement garni avec environ 35 000 spectateurs présents ! Il ne faut que six minutes aux sextuples champions de France pour revenir à la marque sur cette inspiration de Benzema éliminant côté gauche deux défenseurs pour mettre Govou sur orbite. Ce dernier s’enfonce dans la surface et d’une balle piquée à son tour trompe Richert (1-1, 21e).
D’un but à l’autre, le rythme est effréné et à l’occasion de Séné, bien servi par Isabey, mais dont le plat du pied échappe le cadre (25e), répond le contre de Benzema, enrayé par un Richert vigilant (27e). Mais battu dans la foulée sur un coup de tête de Milan Baros qui semblait avoir franchi la ligne de but (28e).Le même Baros qui rate l’immanquable à bout portant sur un service d’Anthony Reveillère et suite à un travail remarquable d’un Keita déjà totalement intégré au collectif lyonnais (38e). Jeu court et automatismes : l’OL brille déjà par son aisance offensive à ce stade de la saison mais juste avant la pause, c’est bien Cris qui remporte le duel des capitaines. Le corner de Keïta trouve la tête de Benzema que Richert écarte d’une parade exceptionnelle. A l’affût, le "Policier" ne tremble pas pour redonner l’avantage à ses troupes (2-1, 44e). Lyon mène à la pause et ce n’est que justice, mais la frappe d’un Séné, décidément très percutant juste avant le repos, et qui contraint Coupet à dégager en catastrophe, a valeur d’avertissement (45e).
Rien n’a changé...
La reprise ne fait pourtant que confirmer la domination lyonnaise avec cette frappe contrée de Benzema (45e). Un second acte qui, s’il confirme la mainmise des Rhodaniens, donne lieu à une légitime baisse de régime de la part des deux équipes. Sochaux n’a plus les moyens physiques de renverser la tendance alors que Lyon se contente de maîtriser son sujet. Une frappe de Mevlut Erding à l’heure de jeu inquiète à peine Coupet (59e) avant que Cris ne rate de peu le doublé (64e). Alors que Grosso, d’entrée très incisif, et Bodmer en profitent également pour s’inviter à la fête en fin de rencontre, une montée rageuse d’Afolabi donne le dernier frisson à Gerland qui peut déjà entonner son célèbre : Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais ! Rien n’a vraiment changé à l’OL.