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Tournoi de l’Intégration de l’UEMOA 2008

Comment les Eléphants ont conquis Bamako

mardi 11 novembre 2008 par NzimaBoy

Pour la deuxième fois consécutive, la sélection nationale senior locale de football de Côte d’Ivoire a remporté le trophée de l’intégration de l’UEMOA. Les Eléphants ont réussi un coup fumant à Bamako face aux Aigles du Mali dans un stade Modibo Kéita complètement médusé. Les raisons de ce sacre visiblement inattendu.

LE SURSAUT D’ORGUEIL DES JOUEURS

Il faut le dire tout net. Cette consécration des Eléphants locaux à Bamako est la conséquence du sursaut d’orgueil des vingt joueurs sélectionnés. Considérés comme des ’sous-joueurs" par les observateurs du monde du football après la défection des joueurs de l’Asec et de l’Africa, le capitaine Touah Charles et ses coéquipiers ont décidé de se revaloriser. "Il n’y a pas de petit serpent", a lâché Touah aux yeux du ministre Dagobert Banzio qui était venu les encourager à l’hôtel Bouna avant le troisième match décisif contre le Sénégal.

Cette phrase pleine d’images démontre combien de fois les poulains de Kouadio Georges étaient motivés pour remporter cette compétition. Solidaires et surtout disciplinés, ils savaient la raison principale de leur présence à Bamako. Finalement, ils ont fermé la bouche à ceux qui les sous-estimaient. "C’est vrai que nous ne jouons pas à l’Asec ou à l’Africa. Mais, nous jouons dans le même championnat que les joueurs de ces clubs. Nous nous connaissons donc tous. Nous ferons tout pour remporter ce trophée afin de leur montrer que nous sommes aussi là", avaient répété les diablotins de Kouadio Georges. Les faits sont là, têtus.

LA FOI DE KOUADIO GEORGES

"Je vais à Bamako pour gagner". Cette phrase forte a été lâchée par Kouadio Georges en face des journalistes ivoiriens lors de la traditionnelle conférence de presse qu’il a animée le jeudi 30 octobre dernier à l’hôtel du Golf d’Abidjan, avant le voyage de Bamako. Très pieux, le sélectionneur des Eléphants locaux n’avait pas manqué d’ajouter que Dieu le Tout Puissant l’aiderait à réussir sa mission. Sa foi a donc été payante. Elle a même fait recette. Car, il l’a transmise à ses joueurs voire à tous ses collaborateurs de l’encadrement technique.

Dans le groupe, personne ne pensait négatif. Même si les observateurs ne vendaient pas chère la peau du champion en titre de l’UEMOA. Avant chaque match, Kouadio Georges avec la complicité de son adjoint Assoumou Jean-Marie dit Jimmy, ne cessait de rappeler à l’ordre ses poulains dans les vestiaires. "Ayez foi. Considérez-vous comme les meilleurs de ce tournoi. Vous êtes les champions en titre. Vous êtes donc les hommes à abattre. Ne lâchez aucun espace à vos adversaires. Ils ne sont pas plus forts que vous", répétait-il aux joueurs. Finalement, sa foi a payé.

UN COACHING PAYANT

Pour ce rendez-vous de Bamako, Kouadio Georges et son adjoint Jimmy sont partis avec trois attaquants, huit milieux de terrains, sept défenseurs et deux gardiens de buts.

Connaissant la faiblesse de leur effectif du point de vue des joueurs expérimentés, ils ont opté pour une tactique faite de prudence. Pendant les deux premiers matches contre le Niger et le Togo, ils ont mis en place un 4-5-1 avec comme homme de pointe Gogré Zokoury Hermann. Par la suite, ils ont jeté dans le bain les deux attaquants Tanoh Jacques Alain et Guédégbé Arnaud. Par leur vivacité, ces jeunes ont toujours apporté un plus à l’attaque ivoirienne. Cette tactique consistait à fatiguer d’abord l’adversaire avant de l’abattre.

Conscient de l’évolution positive de leur équipe, ces deux coaches complices sont passés à la vitesse supérieure lors des deux derniers matches contre les Sénégal et le Mali, en alignant deux attaquants d’entrée. Le duo Guédégbé-Tanoh dans un premier temps et Guédégbé-Zokoury en finale.

Le secteur médian a été toujours étoffé avec des jeunes techniquement doués. Il s’agit de Karamoko Alassane, Diomandé Mé Aboubacar, Adou Dago Blaise et Guéhi Kouko Hilaire. Kouamé Kouadio Nazaire et Koffi Foba Stevens qui sont rentrés par moments ont apporté leur fraîcheur physique au groupe.

En défense, les hommes n’ont pas varié. Le quatuor est resté le même. Comoé Ngoran Katalin à gauche et Mansou Kouakou Junior à droite ont bien tenu les couloirs. La paire centrale composée de Sahouré Florent et Touah Charles a été généreuse dans l’effort. Quant au gardien Sangaré Badra Ali, il aura fait un bon tournoi. Dans l’ensemble, le coaching a été payant.

LE BON NIVEAU DU CHAMPIONNAT IVOIRIEN

Le sacre consécutif des Eléphants locaux au tournoi de l’UEMOA est la preuve palpable que le football local ivoirien n’est pas aussi mauvais que certaines mauvaise langues le pensent. Quoi qu’on dise, les différents championnats ivoiriens (Ligue 1, Ligue 2, D3) sont très crédibles. Les joueurs qui ont endeuillés Bamako dimanche dernier sont du Stade d’Abidjan, du Stella Club d’Adjamé, de la Jeunesse Club d’Abidjan-Treichville, d’Issia Wazi, de la Société Omnisports des Armées, de l’Entente Sportive de Bingerville, du Sabé Sports de Bouna, du Reveil Club de Daloa, de l’EFYM et du Séwé Sports de San Pedro. Tous des clubs de la MTN Ligue 1 et de la Ligue 2. Aucun de ces clubs-là n’a été champion de Côte d’Ivoire depuis belle lurette. Mais les dirigeants forment quand même des joueurs de qualité. Vivement que ce regain de vitalité continue de planer sur le football ivoirien.

Source : Fifci.org


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