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Lens et son histoire d’Ivoire

samedi 18 août 2007 par NzimaBoy

Une tradition…

Il y a entre Lens et l’Afrique des liens profonds. Les deux meilleurs buteurs de Ligue 1 sacrés à Lens viennent de ce continent : Ahmed Oudjani, l’ex-international algérien (99 buts, meilleur buteur 1963/64) et Roger Boli (20 buts en 30 matches en 1993/94). Dans cette tradition, Lens compte notamment sur son avant-centre ivoirien Aruna. Longtemps blessé en fin de saison dernière, il a bénéficié de deux semaines de vacances supplémentaires au début de l’été, n’effectuant son grand retour que la semaine dernière (0-0 contre le Paris Saint-Germain).

…que Roux perpétue

Perpétuant la tradition africaine en y ajoutant son expertise, Roux n’a pas réfléchi longtemps au moment de rebâtir le secteur offensif artésien à la peine. Il a reconstitué autour d’Aruna le duo Akalé (venu d’Auxerre) et Kalou (passé par le PSG). Ces trois-là ont déjà fait cause commune en sélection nationale. "C’est en fin de saison que l’on saura si on a fait le bon choix", relativise Kalou, qui se déclarait dernièrement "heureux d’évoluer désormais avec des amis, plutôt qu’avec des équipiers  !"

Doublé en Intertoto

Auteur d’un doublé en Coupe UEFA Intertoto retour face au FC Chornomorets Odesa (3-1), Akalé semble le plus affûté. "Auparavant, je reprenais en début de saison avec un ou deux kilos de trop", avoue-t-il. "Cette fois, comme je suis arrivé dans un nouveau club, il était très important que je fasse une bonne préparation, histoire de m’imposer le plus rapidement possible." Kalou, lui, semble encore marquer le pas. Quant à Aruna, après un petit passage avec l’équipe réserve, son retour au plus haut niveau semble ne plus être que l’affaire de quelques matches.

Un fort passé de respect et d’amitié

"Avec Kalou, nous nous sommes rencontrés dans un centre fédéral à Abidjan", raconte Akalé. "J’étais en équipe de Côte-d’Ivoire des moins de 15 ans et lui était chez les moins de 17. Alors quand je suis arrivé en sélection, Bonaventure faisait déjà figure d’ancien. Il m’a pris sous son aile." En Afrique, plus qu’ailleurs, même en l’absence de lien du sang, la notion de grand frère est omniprésente. "Il a toujours été présent", poursuit la rapide gaucher. Surtout lorsque je n’étais pas bien. Quand je jouais peu sous l’ère Henri Michel, il me répétait ‘ne doute pas, tu as des qualités’." Jamais ce lien ne se dénouera : "Lorsqu’il était à Paris, on s’appelait tous les jours".

Bien dans leurs chaussures

Aruna n’est pas en reste lorsqu’il évoque son respect pour Kalou. "Je n’arrêtais pas de lui dire ‘viens à Lens, tu vas te régaler’." Pas étonnant. Car plus jeunes, cette envie de partager l’histoire et les choses de la vie était déjà très prononcée. A cette époque, Kalou passera six ans à Feyenoord Rotterdam, tandis qu’Aruna portera durant cinq saisons les couleurs du RSC Anderlecht. "Rotterdam et Bruxelles ne sont pas très éloignées", raconte encore Aruna. "Alors j’allais souvent le voir. On se baladait, on faisait les magasins." Encore plus loin dans le bon vieux temps, c’est leur équipement qu’ils partagèrent. "Avec l’Académie, j’avais effectué un tournoi à Rotterdam", se rappelle Aruna. "Lui était déjà pro aux Pays-Bas. Et j’avais perdu mon sac avec toutes mes affaires. Comme on faisait la même pointure, il m’a prêté une paire de ses chaussures."

L’amitié comme gage de réussite ?

"J’ai dû séparer Kalou et Akalé durant les entraînements", assurait dernièrement Guy Roux. Ces deux-là s’aiment trop. Dès qu’ils sont à deux, ils ne travaillent plus..." Roux était moins hostile quand, en juin 2005, une passe d’Akalé pour Kalou offrait la Coupe de France à Auxerre (2-1). Aujourd’hui, c’est tout un club, encore sous le traumatisme d’une deuxième place synonyme de Ligue des champions abandonnée à l’Olympique de Marseille sur le fil en mai dernier, qui attend de vibrer, grâce notamment à son nouveau trio ivoirien. Mais c’est aussi tout un peuple qui s’apprête à scruter de près ses joyaux désormais lensois.

Ensemble, cette fois

"Nous savons tous les trois que notre association à Lens suscite beaucoup d’attente en Côte-d’Ivoire", assure Kalou. Cela renforce encore davantage l’engouement autour de la sélection nationale. Les Ivoiriens suivent les clubs européens où évoluent leurs compatriotes, Chelsea ou Lens. C’est important le football là-bas, cela leur permet d’oublier un quotidien qui n’est pas facile. Mais nous à Lens, nous devons déjà justifier tous les espoirs placés en nous." Il ne reste donc plus aux trois potes qu’à "mettre l’ambiance" et beaucoup de buts ! Alors Kalou, vainqueur de la Coupe UEFA en 2002 avec Feyenoord et Aruna, Soulier d’or en 2004, connaîtront-ils peut-être de nouvelles heures de gloire. Ensemble cette fois.

Source : Uefa.com (par Benoît Dequevauviiller)


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