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"Eusebio" : orphèvre du football

Partie 1/3

mercredi 15 août 2007 par NzimaBoy

Il est parfois des joueurs atypiques qui, par leur talent naturel, offre au public le foot-spectacle qu’il est venu voir ; constamment. Des joueurs qui s’efforcent de faire primer la technique sur la force, la spontanéité sur le calcul, la provocation sur la prudence. Ils aiment leur sport, et c’est pourquoi le public les adule. Ces hommes se moquent de la prise de risque, et ne leur parlez pas d’efficacité. Ils nourrissent le football en folie et lui apportent l’extravagance qui vient à lui manquer lorsque les enjeux économiques asphyxient toute forme de créativité. Moh Emmanuel était de ces joueurs atypiques.

Né à Abidjan en 1949, "Eusebio" intégra l’équipe Minimes de l’Africa Sports National en 1960. Ses qualités techniques l’amenèrent à être surclassé de saison en saison. Ainsi il débarqua en équipe première à 17 ans et connut très vite les joies de la titularisation. Les "Oyés" ayant connu cette époque attesteront certainement qu’une nouvelle génération alliant technique, vitesse de jeu et finesse venait de voir le jour. Moh devint le second poumon du club de son coeur avec un autre international, Ernest Kallet.

Pour ce "gamin" titulaire chez les Aiglons, la sélection nationale s’impose d’elle-même. On se souvient bien entendu ses amortis et contrôles de balle hors-normes qui firent bientôt de lui le patron incontesté de l’entre-jeu ivoirien. Pokou-Ouattara-Moh : qui ne saurait se souvenir du "trio d’or" préféré du coach brésilien Santa Rosa. Celui-là même qui mit fin au "mythe ghanéen" en 1973 à Koumassi (3 buts à 0). Dix ans de titularisations, à l’Africa, comme en sélection. Et des coups d’éclats. Outre la Ghana en 1973, Moh pesa de tout son poids sur le match qui opposa, en 1968, les Aiglons aux Kotoko, récent finaliste de la Coupe d’Afrique des clubs. Les réalisations de Gnégnéry Denis et Krouba parachevèrent l’oeuvre d’ "Eusebio", désigné homme du match à seulement 19 ans.

Pour l’amour du jeu

C’est un footballeur mûr et reconnu dans son pays qui s’envole pour la France en 1975. Il va faire étalage de sa technique de dribble dans le Sud de l’hexagone, à Montpellier. Là-bas, il retrouve feu Mama Ouattara, son coéquipier de sélection. Avant tout en France pour fini ses études de Droit, c’est par amour du foot qu’il continue à jouer. Néanmoins son statut d’amateur ne l’empêche de prendre son rôle très à coeur : en 1976, il est le joueur le plus utilisé par Robert Nouzaret, alors entraîneur du club. Ses quelques 56 matchs et 16 buts auront marqué La Paillade, bien qu’un peu dans l’ombre de Mama. Moh aura toujours refusé d’embrasser une carrière professionnelle. Atypique, disiez-vous ?

A suivre...

Par NzimaBoy pour l’ASECI


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