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Ligue des champions : Drogba, le cauchemar d’Agger et Carragher

lundi 30 avril 2007 par Ziggy

Chelsea, à l’heure de défendre son but d’avance (1-0) à Anfield en demi-finale retour de la Ligue des champions mardi, dispose d’une arme dont Liverpool est dépourvu : Didier Drogba, qui a fait vivre un cauchemar aux défenseurs centraux Daniel Agger et Jamie Carragher.

A Stamford Bridge, Drogba n’a pas marqué. Mais il a fait l’essentiel sur le but des Blues, exploitant au mieux un service de Ricardo Carvalho pour se débarrasser de Daniel Agger et offrir une passe impeccable à Joe Cole.

Le Danois a été tourmenté 90 minutes durant par l’Ivoirien, puissant, dominateur dans les airs, usant par ses courses et ses impacts. En Championnat, c’était son partenaire dans l’axe, Jamie Carragher, qui en avait fait les frais, impuissant à empêcher Drogba de marquer l’un des plus beaux buts de la saison (1-0).

Dans un match fermé, tactique, la différence entre les deux formations a pris le visage de Drogba, catalyseur de toutes les occasions de Chelsea. Par comparaison, de l’autre côté du terrain, Dirk Kuyt et Craig Bellamy sont apparus impuissants.

"La clé"

"La clé a été Drogba", reconnaît l’entraîneur liverpudien Rafael Benitez qui sait que si l’Ivoirien marquait à Anfield, de difficile, la mission de son équipe, qui devrait alors marquer trois buts à la meilleure défense d’Europe, deviendrait impossible.

Drogba est l’homme providentiel de Chelsea. Sur ses 31 buts cette année, 17 ont directement rapporté des points à son club. En Ligue des champions, il a marqué deux fois contre Barcelone, à Stamford Bridge (1-0) puis au Nou Camp (2-2). Son égalisation à domicile contre Valence (1-1) s’est avérée cruciale pour la qualification.

Agger rechigne à reconnaître qu’il a vécu un cauchemar. Sur le but, "il ne m’a pas pris de vitesse", assure-t-il, se plaignant de la tendance de Drogba à s’écrouler au moindre contact : "C’est son style". "Globalement, on s’en est bien sorti. Il n’a pas créé grand chose", insiste le Danois.

Ce n’est l’avis ni des spectateurs ni du défenseur central de Chelsea, John Terry : "Pendant tout le match, Didier a terrorisé Agger".

Finale en suspens

"Pour l’arrêter, il faut un défenseur central imposant, à l’ancienne. Ce n’est pas Daniel Agger et ce n’est pas Jamie Carragher", analyse Tony Cascarino. "Agger est un jeune garçon. Il a été un peu tendre face à la malice et la force de Drogba. Sami (ndlr : Hyypia) serait plus fort", jugeait l’entraîneur de Portsmouth Harry Redknapp, après son match contre Liverpool samedi.

Benitez pourrait être tenté de relancer l’expérimenté Finlandais, peu utilisé cette saison, pour réduire l’Ivoirien au silence. Mais les supporteurs les plus avertis se souviendront qu’Hyypia n’est pas l’arme absolue.

En 2004, avec Marseille, Drogba avait sorti Liverpool et Hyypia de la Coupe de l’UEFA en égalisant à Anfield (1-1), puis au Vélodrome où l’OM l’avait finalement emporté (2-1).

"Je m’entraîne avec lui. Je sais que quand il est au sommet de son art, aucun défenseur au monde ne peut le gérer. Sur les ballons aériens, il ne vous laisse pas prendre une extension propre, il vous défie sur chaque duel", dit Terry.

Mais un élément pourrait peser : averti à Anfield, l’Ivoirien serait suspendu pour la finale d’Athènes. L’issue du retour dépendra beaucoup de la façon dont le jeu de l’Ivoirien, tout en puissance et en défi physique, sera altéré par cette hypothèque : "Si Drogba est dans le ton, Chelsea le sera", prévient Cascarino.


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